« Patient et soignant sont tous deux des humains.
Ils arpentent tous deux la route dangereuse, imprévisible et finie de la vie.
Peu de chose, symboliquement, les différencient. En pratique, ce qui les sépare
est leur situation. Le patient est un humain tombé dans un fossé (un ravin, un
gouffre) et souffre. Il demande de l’aide à ses proches et, parfois, à un
soignant. Le soignant est un humain qui dispense des soins. Parfois c’est un
geste spontané, désintéressé ; parfois, c’est un métier choisi et il en vit.
Dans un cas comme dans l’autre, c’est son attitude qui fait de lui un soignant,
et non son statut. » Ces paroles de M. Winckler lors de la Conférence d’éthique
clinique à Paris en avril 2014, situent d’emblée les enjeux de ce qui nous
rassemble : notre humanité commune (patients et soignants) et
l’hospitalité nécessaire à la souffrance psychique.
Pour nous, la relation est première dans toute
démarche de soin. Seule garantie d’une prise en charge cohérente, elle
repose sur l’existence d’espaces de travail et d’élaboration collectifs dans
lesquels chacun s’engage, s’appuyant sur ce collectif dans les difficultés
auxquelles le travail le confronte. Pour nous, ceci est nécessaire aussi bien
dans le secteur public que dans le secteur privé (libéral et institutionnel.
Car, l’existence d’une fonction soignante ne va pas de soi, elle doit être
remise en cause chaque jour pour chaque patient. Pas de recette à priori, mais
une élaboration des expériences du quotidien, tant dans leur banalité que dans
leurs impasses, et de façon régulière avec d’autres soignants.